Présentation
Pendant que vous regardiez Alcaraz se fracasser le revers, Nike comptait des millions. Chaque échange à Roland Garros cache une guerre économique impitoyable entre des sponsors qui dépensent des fortunes pour quelques secondes de visibilité de la marque. Alerte spoiler : ils ne sont pas tous gagnants. Alors, qui s'enrichit vraiment sur la terre battue et qui se fait arnaquer ?
Commençons par les poids lourds.
Nike, un habitué des podiums marketing, investit entre 35 et 45 millions d'euros par an rien que pour ses joueurs engagés en quarts de finale. Non seulement pour leur fournir des kits, mais aussi pour par leur image, leur récit, leur présencesur les écrans du monde entier.
Wilson, qui équipe la moitié des Top 10 mondial des raquettes, injecte 15 à 20 millions d'euros dans ses partenariats.
Rolex, plus sélectif, préfère le stratégie de précision: 5 à 7 millions, mais bien placés, pour les joueurs ayant une valeur d'image élevée.
Et ce ne sont que les contrats directs. Droits à l'image, bonus de performance, produits co-brandés... C'est déjà beaucoup. Mais ce n'est rien comparé à ce qui va suivre. Les dépenses réelles ne sont pas visibles sur le terrain. Cela se passe hors caméra, dans ce que les marques appellent le activation du partenariat Bref : tout ce qu'ils doivent faire pour que leur présence ne soit pas un simple logo perdu dans la poussière rouge.
Cela inclut :
Certaines marques, les plus stratégiques, n'hésitent pas à multiplier par trois leur investissement initial pour maximiser leur impact. Parce que dans ce jeu, il ne suffit pas d'être sponsor : il faut s'imposer en tant que sponsor présence dominante. À voir. À commenter. Pour être reconnu.
Ce n'est pas un pari. C'est un calcul.
Sur les écrans de plus de 220 pays, pendant deux semaines, les joueurs ne sont pas les seuls à s'affronter. Les marques jouent leur propre tournoi. L'objectif : maximiser leur visibilité spontanée, renforcer leur capital de marque et générez un maximum de médias gagnés, sans dépenser un euro de plus pour l'achat d'espace.
Ne tournons pas autour du pot : Nike écrase la concurrence. Grâce à Carlos Alcaraz et Jannik Sinner, tous deux en finale, la marque aurait généré plus de 65 millions d'euros de valeur médiatique. Nous parlons de visibilité gratuite sur les kits, d'interviews d'après-match, de rediffusions au ralenti, de rediffusions sur TikTok... Tous les formats qui alimentent visibilité de la marque sans jamais avoir à sortir leur portefeuille. En face, Rolex, plus discrète mais ultra premium, se positionne intelligemment sur les bons profils : Alcaraz, Sinner, Zverev. Résultat ? 12 millions de visibilité estimée pour un investissement trois fois inférieur à celui de Nike. C'est ce que nous appelons un partenariat premium bien ciblé. Et que dire de Wilson, qui a assuré une présence quasi systématique sur les raquettes de 6 des 8 quarts de finalistes ?
Résultat : 25 millions d'euros visibilité médiatique. Pas spectaculaire, mais solide, notamment en termes de territoire d'expression consolidé sur le long terme.
Plus un joueur avance dans le tournoi, plus la valeur perçue de ses sponsors est élevée. Un quart de finale est déjà rentable. Une finale est un tremplin. Et une victoire ? C'est l'ultime coup de pouce médiatique.
Prenons l'exemple d'Alcaraz : sa présence en finale, associée à sa popularité et à sa forte présence sur les réseaux sociaux, fait monter en flèche les chiffres. Nike ne se contente pas de récolter des likes : elle consolide une image de marque jeune, performante et universelle. La même logique s'applique à Rolex, qui profite de l'effet de halo du prestige sportif pour affirmer son positionnement de marque de luxe et d'excellence.
Ce qui fait la force de Roland-Garros, c'est le pouvoir émotionnel de la vie Lorsqu'un joueur s'effondre sur la terre battue après une balle de match, ce n'est pas qu'un moment sportif. Il s'agit d'un spot publicitaire en direct pour les marques sur leur t-shirt, leur raquette et leur montre. Et à une époque où l'attention est éphémère, ces moments cristallisent la préférence de la marque.
Un bon timing est aussi important que la puissance de frappe.
Soyons clairs : le parrainage ne consiste plus à « être vu ». Dans ce jeu, le logo est simplement un ticket d'entrée. Les marques à succès racontent des histoires, créent des liens et transforment le moment sportif en un moment de marque. C'est là que les ventes suivent.
Prends Nike. Il n'y a pas que deux finalistes qui portent leurs vêtements. Il s'agit d'une collection Roland-Garros 2025 conçue comme une campagne mondiale. Dès la première semaine du tournoi, la gamme portée par Alcaraz et Sinner était déjà épuisée sur certains marchés. Pourquoi ? Parce que Nike ne vend pas de vêtements. Il transmet une émotion en phase avec le moment présent. Il capte l'intensité du match, l'énergie du joueur, et la transforme en une envie immédiate d'achat. Activation en ligne. Stock limité. Conversion instantanée..
Autre exemple : Lavazza. Moins spectaculaire, mais incroyablement efficace. Un stand bien placé dans le village VIP, des influenceurs partageant leurs expériences en matière de café sur Instagram, une gamme bio mise en avant juste au moment où la France découvrait les résultats du tournoi. Résultat : une notoriété accrue + une hausse des recherches de produits sur Google + une couverture médiatique sur l'alimentation et le style de vie. Tout cela avec un budget bien moindre qu'un spot télévisé. C'est l'effet de levier d'une activation bien pensée.
Et Renault ? Nous sommes dans une autre dimension. La marque a transformé le site de Roland-Garros en vitrine pour ses véhicules électriques. Avec une présence physique, des vidéos immersives et des expériences de réalité augmentée, c'est bien plus qu'un partenariat ; c'est une déclaration stratégique en matière d'innovation, de mobilité durable et de style de vie haut de gamme. Roland-Garros est devenu une expression de marque à part entière.
C'est la règle aujourd'hui : les marques qui activent gagnent les cœurs, pas seulement les yeux.
Il y a ceux qui signent un contrat, mettent leur logo sur une casquette ou une bâche, et... attendent qu'il tombe.
Résultat : aucun impact. Aucun engagement. Zéro souvenir. C'est le syndrome du parrainage passif : croire qu'une présence suffit à créer une préférence. Mais dans un monde saturé de messages, un logo à lui seul ne vaut plus rien. Un logo invisible reste un budget gaspillé. Parfois, c'est l'alignement qui ne fonctionne pas. Une marque trop technique pour un joueur trop discret. Un produit de luxe mal intégré à l'univers des tournois. Un message déconnecté de la réalité du public.
Ce sont des milliers d'euros investis dans un domaine où la marque n'a rien à dire.
Un bon parrainage est un équilibre :
Lorsque l'un de ces paramètres est mal réglé, la machine se bloque. Et le retour sur investissement est nul.
Il y a aussi les followers. Des marques qui sponsorisent parce que d'autres le font. Parce que « tu dois être là », parce que « ça se voit ». Ils arrivent sans véritable stratégie, sans storytelling, sans plan média. Et ils sont surpris de ne pas voir de résultats. Mais le sponsoring n'est pas une mode. C'est un outil. Et comme tout outil, s'il est mal utilisé, il devient inefficace.
Nous l'avons vu cette année : certaines marques, bien que bien positionnées parmi les acteurs les plus performants, sont passées totalement inaperçues. Pourquoi ?
=> Aucune activation sur site
=> Interdiction de parler sur les réseaux sociaux
=> Pas de relais de presse ni de campagne digitale
Bref : ils ont joué sur présence. Pas de performance.
Les gagnants ne sont pas ceux qui ont les plus gros budgets. Ce sont eux qui ont saisi le moment, raconté une histoire et établi un lien avec le public. Parce que sur terre battue, comme en marketing, ce n'est pas le plus fort qui gagne. C'est celui qui joue intelligemment.
On s'en doutait, et les chiffres le confirment : les vrais gagnants de Roland-Garros ne sont pas tous passés par la case centrale. Certains se trouvaient dans les stands VIP, d'autres dans les bureaux de marketing de Portland ou de Genève. Ce sont ces marques qui ont su transformer le tournoi en un levier de performance, de préférence et de fréquentation. Et dans ce classement officieux, basé non pas sur les points mais sur les impressions, certaines marques dominent le classement.
Il est difficile de battre Nike cette année. Deux finalistes, une gamme Paris 2025 à guichets fermés, une couverture médiatique estimée à plus de 65 millions d'euros et une présence massive sur tous les canaux.
Effet de masse + performance athlétique = jackpot marketing.
Mais ce n'est pas un hasard. C'est la combinaison d'un casting intelligent, d'une image de marque cohérente et d'une activation méticuleuse.
Nike ne sponsorise pas pour être visible. Nike sponsorise l'occupation du terrain, au sens propre comme au figuré.
Rolex met tout en œuvre. Avec un positionnement luxe + excellence + précision parfaitement adapté au rythme du tennis de haut niveau, la marque horlogère a capitalisé sur les performances d'Alcaraz, Sinner et Zverev, pour une visibilité à très haute valeur ajoutée.
Wilson, de son côté, a joué la carte du volume = une référence technique incontournable. Pas spectaculaire, mais omniprésent. Head a choisi le même chemin.
Asics continue enfin de gagner du terrain. Moins glamour que Nike, mais avec des profils forts tels que Djokovic, Sinner et Musetti, il a consolidé sa légitimité en matière de performance et renforcé sa visibilité auprès du public.
Ce que ces marques ont en commun, ce n'est pas la taille de leurs budgets. C'est la clarté de leur stratégie et la qualité de leur exécution. C'est là que l'image de marque sportive devient une arme de croissance.
Sur terre battue, le véritable tournoi des marques se joue sur l'intelligence de l'exécution.
Sur terre battue, ce ne sont pas seulement les balles qui rebondissent, mais aussi les marques, à condition qu'ils jouent leur jeu intelligemment.
Le sponsoring sportif n'est pas une dépense ; c'est un puissant levier, capable de transformer une simple visibilité en une véritable valeur commerciale. Mais attention : être visible ne suffit plus. La marque doit être impactante, pertinente et, surtout, activée.
Roland-Garros 2025 le prouve : les marques gagnantes sont celles qui ne se contentent pas d'apparaître. Ils deviennent essentiels. Ils capitalisent sur les performances sportives pour créer un récit puissant, conforme à leurs valeurs.
Bref, pour se démarquer dans ce tournoi ultra-compétitif, il ne suffit pas d'avoir un logo. Cela nécessite une stratégie, une narration et une activation magistrale.
C'est le vrai jeu pour gagner.
Roland-Garros, c'est un peu le chic à la française du Grand Chelem. Oui, il y a Wimbledon, l'US Open, l'Open d'Australie... Mais Paris a ce petit quelque chose en plus.
Alors que l'US Open mise sur le spectacle et le numérique, et que Wimbledon mise sur le style britannique classique, Roland-Garros fait vibrer les marques de luxe et de sport, alliant à la perfection prestige et modernité.
Pour vous donner une idée :
Une comparaison rapide pour avoir une bonne idée de ce qui se passe :
Et en dehors du tennis ? Pensez au Tour de France, qui connaît un succès en Europe grâce à son image patrimoniale, ou à la F1, la star mondiale du luxe et de la vitesse. Roland-Garros, c'est ce mélange de classe, de performance et d'émotion qui fait mouche.
Alors pourquoi les marques se portent toujours aussi bien ?
Parce que c'est là que le prestige rencontre la visibilité. C'est là que les acteurs de haut niveau renforcent la puissance de la marque. C'est là que nous nous concentrons sur un événement chic, et pas seulement sur le bruit.
Bref, si vous voulez un sponsoring qui a du sens, Roland-Garros est clairement un terrain de jeu à ne pas manquer.
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